25 août 2005
Fatali Liberate
[1.1] Fatali Liberate
Je marchais. Tourner en rond était le mot le plus exact.
Elle ne répondait pas.
Des appels réguliers, au début, puis un chaos intégral… Parfois laissant un quart d’heure, d’autres moins d’une minute… Mais elle ne répondait toujours pas.
Pis : la sonnerie, qui d’habitude durait une vingtaine de secondes avant de basculer sur le répondeur, avait disparue, laissant place à sa fatidique suite.
Elle ne répondait plus.
Et je savais que faire.
J’y avais pensé depuis… longtemps… Voire toujours… J’étais… au point d’y arriver… Lorsque je l’ai croisée… Puis connue… Aimée… Et…
Ces six mois avaient beau être des souvenirs magnifiques, ils n’en étaient pas moins douloureux… Plus le temps de procéder au Yang. Il fallait agir. Directement.
Respirer sans air, manger sans nourriture, vivre… sans elle… Impossible… Il était temps. L’unique solution. Ne plus vivre à tous les sens du terme. Avant d’être totalement anéanti au seul sens moral.
Il était temps…
J’ai pris l’instrument. Fine lame assez longue. A la base, un souvenir que l’esprit pernicieux avait fait acheter à mon frère… Qui l’avait finalement gardé dans un coin de son bordel… Et qui m’étais revenu de droit.
Car je suis le seul à posséder de tels choses. Nul ne devrait l’être. Nul ne devrait souffrir.
Prendre la peine incarnée, la colère personnalisée en moi ? Je n’irais pas jusque là. Tout faire pour. Oui.
L’humanité n’a rien fait sans sacrifices. Nul n’a fait quelque chose sans y laisser une autre. Vous mangez, d’autres meurent pour cela. Un principe de base.
Ce sont ce genre de principes basiques qui m’ont conduit à cette descente.
Une montée en puissance de 9 longues années. Une destruction interne. Un démantèlement profond, continu, et lent.
Une fin en soi en somme. Un suicide psychique.
« La vie n’est qu’un jeu. »
Partiellement.
Car le principe est le même. Chacun a sa façon d’y jouer, sa stratégie, voire sa tactique. Mais il y a toujours deux choses : la base et le facteur chance. Si l’un des deux manquent… La stratégie se doit d’être efficace, auquel cas, le jeu risque de se terminer.
La stratégie est l’Esprit. La base est la chance, l’Espace et le Temps . Ici réunis les concepts de vie.
Sauf que dans un jeu, si l’on perd, on peut recommencer.
J’ai relevé ma manche. L’ancienne cicatrice y était toujours un peu claire et visible.
Du haut d’un toit. Des médicaments en excès. D’une lame chauffée à blanc.
Et bientôt d’une lame simple.
Sauf qu’ici… Maintenant… Je ne veux plus me rater. Je n’espère plus. Ce sont ces espoirs noirs qui m’ont conduit encore plus bas. Un Espoir. Une fois l’espoir envolé… Le désespoir. Et donc la chute. Et plus l’Espoir est fort, plus elle se fait de haut. Victime d’une accumulation d’espoirs.
Une accumulation. J’avais toujours représenté ça ainsi. Des tracas. Des soucis. Des gênes. Des ennuis. Des problèmes. Tout s’accumulant. Entamant. Détruisant. Jusqu’à en finir. Je l’avais toujours dit ainsi.
Avais-je raison ?
C’est drôle. J’aime écrire. Je le fais très souvent.
Cela me soulageait. De lancer en vrac ce qui me passe sur le cœur, et dans ma pauvre tête malade infoutue de réussir quelque chose. Oh oui, ces espoirs étaient vains de réussite. Vides de sens et de réalité.
La Réalité. Amère chose. Concept tangible. Et si abstrait.
Se poser la question « Un fou le sait-il ? » reviendrait au même. J’ai toujours craché sur tous les concepts existants. Un concept n’est rien d’autre qu’une déclaration formelle non-formée sur la totalité des concernés. Ce qui en fait quelque chose d’incorrect.
Le concept du bonheur………
J’ai enfoncé un peu, et tiré la lame.
Pas de souffrance. Etonnant.
Qui sait ? Peut-être trouverais-je finalement l’Irréel au-delà de cet acte.
Si seulement…
Un rêve éternel.
L’opposé de ce que j’ai été.
Ce que je suis sur le point d’être.
Néant…
Accueilles-moi.
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